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Efficacité énergétique en industrie agroalimentaire

Depuis décembre 2021, toutes nouvelles constructions (nouvelle usine ou agrandissement) devront se conformer au nouveau chapitre ‘’Efficacité énergétique du bâtiment’’ contenu dans le Code de construction du Québec, dont peu de construction peuvent se soustraire.

Fruit d’une collaboration entre la Régie du Bâtiment du Québec (RBQ) et Transition Énergétique Québec (TEQ), le nouveau chapitre1, Efficacité énergétique du bâtiment, du Code de construction du Québec, remplace des règles qui s’appliquaient depuis… 1983 !

Il s’agit d’une adaptation du Code national de l’énergie pour les bâtiments (CNEB) de 2015 au contexte énergétique du Québec, une province où l’électricité est plus abordable et où on a beaucoup moins recours aux énergies fossiles pour chauffer qu’ailleurs au pays. Les dispositions concernant l’enveloppe, l’éclairage et la mécanique du bâtiment sont beaucoup plus détaillées dans ce nouveau règlement que dans le précédent.

Code national de l’énergie du Canada

Les codes sur l’énergie sont reconnus dans le monde entier comme l’un des outils les plus efficaces pour promouvoir l’efficacité énergétique des bâtiments. Au Canada, le CNÉB a été élaboré dans le cadre d’un engagement visant à améliorer l’efficacité énergétique des bâtiments canadiens et à réduire les émissions de GES.

Économies d’énergie grâce au respect du code

Le respect des exigences du CNÉB lors de la construction d’un bâtiment permet de réduire la consommation énergétique, de réaliser des économies sur les factures d’électricité, de réduire les « pics » de consommation et d’améliorer la qualité et le confort à l’intérieur du bâtiment.

Le respect du code est l’option la plus économique

La prise en compte des mesures d’efficacité énergétique dès les premières étapes de la conception et de la construction d’un bâtiment est la procédure la plus économique. Une rénovation ultérieure est bien plus coûteuse. C’est particulièrement vrai en ce qui concerne l’enveloppe du bâtiment.

Performance améliorée

Les nouvelles exigences devraient permettre d’améliorer la performance énergétique des bâtiments neufs de 27,9 % en moyenne par rapport aux exigences spécifiées dans les précédentes normes (les exigences de 1983 ne sont plus actuelles, nous sommes rendus en 2023…), selon la RBQ (Régie du bâtiment du Québec).

TEQ (Transition énergétique Québec) estime que l’augmentation des coûts de construction liée à ces nouvelles normes entraine une période moyenne de rendement du capital investi simple à près de 6,8 ans.

« C’est clair qu’il y aura des impacts sur les entreprises, mais nous sommes favorables au choix de société de miser sur l’économie d’énergie », affirme Guillaume Houle, porte-parole de l’Association de la construction du Québec. Les entreprises du secteur du bâtiment devront en effet former leur personnel à ces nouvelles mesures et à leurs conséquences. Elles devront aussi expliquer à leurs clients pourquoi ces nouvelles règles entrainent une hausse des coûts de construction.

Le CNÉB se concentre sur cinq éléments clés de la conception :

  1. l’enveloppe du bâtiment – Cette catégorie comprend la performance énergétique des fondations, des murs, des portes et fenêtres ainsi que la toiture. Elle prévoit les taux d’infiltration de l’air et la transmission thermique selon une valeur effective et non nominale comme en était le cas auparavant.
  2. l’éclairage – Cette catégorie prend en compte les mesures telles que la réduction des densités de puissance d’éclairage, l’utilisation de systèmes de commande de l’éclairage et l’utilisation efficace de la lumière naturelle.
  3. les systèmes de chauffage, de ventilation et de climatisation – Ils comprennent la ventilation à récupération de chaleur, l’isolation des tuyaux et des conduits, ainsi que les systèmes de commande et l’automatisation du bâtiment pour optimiser le fonctionnement de l’équipement.
  4. le chauffage de l’eau de service – Cette catégorie prend en compte toutes les utilisations de l’eau chaude dans le bâtiment et prévoit des exigences visant à limiter les débits d’eau, à maximiser la récupération de chaleur des eaux usées et à établir des normes de rendement minimal pour l’équipement de chauffage de l’eau.
  5. les moteurs et les systèmes d’alimentation électrique – Cette catégorie fixe des exigences pour la surveillance de la consommation des réseaux de distribution électriques, elle limite la taille des conducteurs de manière à minimiser les chutes de tension; elle fixe des normes qui orienteront le choix des transformateurs et des moteurs électriques.

Des exemples :

 

Isolation et ponts thermiques

La résistance thermique exigée pour les murs, toits, planchers et dalles (voir tableau ci-dessous) augmente presque du simple au double. Il s’agit essentiellement d’un rattrapage sur la partie 11, « Efficacité énergétique », du chapitre Bâtiment du Code de construction du Québec.

 

Si on se contente de RSI 3,6 (R20,4) pour l’isolation des murs, c’est parce qu’il est désormais question de résistance totale effective plutôt que de résistance thermique nominale, comme mentionné précédemment. « On considère la meilleure valeur du mur, celle de l’isolant, et aussi la pire valeur, celle de l’ossature », explique Simon Lortie, coordonnateur, réglementation et normalisation chez TEQ.

Plutôt que d’imposer des épaisseurs supplémentaires d’isolant dans les murs, le nouveau règlement exige de meilleurs assemblages de matériaux pour isoler les ponts thermiques, que ce soit sur un mur coupe-feu, une poutre structurale, une saillie ou une dalle de balcon.

Portes et fenêtres

Le nouveau règlement fixe désormais à 2,0 le coefficient de transmission thermique global pour les fenêtres et les portes avec fenêtres. Les produits qui atteignent ce coefficient sont déjà largement offerts sur le marché. Ils n’ont pas à être homologués Energy Star.

Les ouvertures ne pourront pas compter pour plus de 40 % de l’enveloppe. Cette exigence devient un défi pour les bâtiments présentant de grandes surfaces en mur rideau.

« Ces bâtiments devront se conformer en simulant [par ordinateur la performance énergétique du] bâtiment, prévient l’architecte de la RBQ, Nathalie Lessard, qui a participé à l’élaboration du règlement. Les concepteurs devront proposer des performances qui vont au-delà des prescriptions du Code, grâce, par exemple, à une meilleure mécanique du bâtiment ou à la production d’énergie renouvelable. Beaucoup de modifications ont été apportées pour minimiser les possibilités de passe-droits qui n’amèneraient pas l’efficacité recherchée. »

Éclairage intérieur et extérieur

Afin de réduire la consommation totale d’électricité par l’éclairage, le nouveau règlement dicte des densités de puissance d’éclairage maximales pour chaque type de pièce. Par ailleurs, des dispositifs tels que minuteries ou photocommandes doivent être installés afin de limiter la consommation d’électricité dans ce domaine. Il ne sera pas nécessaire d’utiliser des technologies avancées ou de recourir à des DEL partout pour atteindre l’efficacité requise, souligne Simon Lortie.

En effet, on peut aussi se conformer aux exigences par des solutions de rechange. Dans ce cas, on fondera ses propositions sur la consommation totale d’énergie plutôt que sur la densité de puissance de chaque appareil d’éclairage.

Récupération de chaleur

Le nouveau chapitre hausse les seuils de récupération de chaleur pour les installations de ventilation, de chauffage et de conditionnement de l’air. La réglementation touche aussi les piscines, équipements de réfrigération et hottes commerciales. Des équipements qui permettent d’atteindre ces seuils sont déjà offerts sur le marché et le retour sur investissement est généralement assez court.

Des questions … sur un éventuel projet à venir !

N’hésitez pas à nous contacter pour toutes questions que vous pourriez avoir sur les répercussions de cette mise à jour sur vos prochains projets d’agrandissements et de nouvelles constructions.  Les membres de notre équipe ‘’Pré-Construction’’ en collaboration avec nos divers partenaires se feront un immense plaisir de vous guider dans le développement de projet !

 

Par Luc Cusson, VP Ingénierie et DDA

Frare Gallant Ltée

Sources :

  • Site internet de l’Ordre des Architectes du Québec
  • Site internet du Gouvernement du Canada – ministère des Ressources naturelles